Introduction –Le déficit en iode est responsable d'une augmentation de la mortalité et de la morbidité périnatales et infantiles. Plusieurs études récentes ont montré des déficits en iode dans certaines régions européennes, en particulier dans le Sud et l'Est de l'Europe.Objectifs –Les objectifs étaient de déterminer le statut en iode d'enfants suivis en consultation de Protection Maternelle et Infantile (PMI) dans le département du Nord et de rechercher des facteurs de risque de déficit en iode.Population et méthodes –L'étude concernait 160 enfants âgés de 10 jours à 6 ans (moyenne ± DS : 17,7 ± 2,5 mois). Les informations recueillies étaient : les antécédents familiaux de maladie thyroïdienne, le mode d'alimentation lors de la consultation, l'âge au début de la diversification, l'état nutritionnel et les données socioculturelles. La valeur de l'iodurie sur une miction permettait d'évaluer le statut en iode.Résultats –L'iodurie était comprise entre 4 et 1042 μg/l (médiane ± DS : 195,5 ± 21,6 μg/l). Trente-huit (24 %) des 160 enfants avaient un déficit en iode (iodurie < 100 μg/l), caractérisé comme suit : déficit faible (50–99 μg/l : 17 %), déficit modéré (20–49 μg/l : 5 %) et carence (< 20 μg/l : 2 %). Le statut en iode n'était pas statistiquement différent selon l'âge, le sexe, l'état nutritionnel et l'origine géographique de l'enfant et la catégorie socioprofessionnelle des parents. L'allaitement maternel ne protégeait pas du déficit en iode. Le statut en iode n'était pas différent entre les enfants consommant du lait de vache et ceux n'en consommant pas. La consommation de lait pour nourrissons, de lait de suite et de lait pour enfants en bas âge était un facteur de risque de déficit en iode (p= 0,02).Conclusion –La fréquence de la carence en iode était très faible dans la population étudiée, dont le statut en iode n'était cependant pas optimal.