Le drainage–soustraction du liquide céphalorachidien (LCR) par voie lombaire pour prévenir les accidents médullaires de la chirurgie des anévrismes thoraciques ou thoraco-abdominaux (AT/ATA), fait l’objet d’un véritable engouement parmi les équipes prenant en charge ce type de patients. Alors que le bénéfice de cette technique fait encore l’objet de discussion, nous rapportons deux accidents à type d’hématome sous-dural (HSD) retardé chez deux de nos patients, après application de cette technique. Le clampage de l’aorte entraîne une baisse brutale et sévère de la pression de perfusion médullaire, une augmentation de la pression intracrânienne et par les modifications de répartition du retour veineux, une augmentation de la pression du liquide céphalorachidien. Cette dernière entraîne une diminution de la pression de perfusion médullaire. La soustraction de LCR vise à améliorer la perfusion médullaire puisqu’elle rétablit une pression de perfusion proche de la normale. Les deux cas cliniques rapportés viennent s’ajouter au passif d’une méthode de prévention du risque médullaire qui, pour séduisante qu’elle soit, n’a pas encore fait la preuve de son efficacité à diminuer la fréquence et/ou la gravité des accidents médullaires de la chirurgie des AT/ATA. En l’état actuel, cette technique devrait être réservée aux patients chez qui le rapport bénéfice/risque est favorable, soit en corollaire aux patients à risque médullaire connu, documenté par exemple par une artériographie médullaire. La mise en place et le retrait du cathéter doivent se faire dans les conditions habituelles de ponction médullaire, pour ce qui concerne les traitements anticoagulants et antiplaquettaires.