Propos. –La syringométaplasie eccrine est parfois décrite comme une manifestation anatomoclinique d’infections àHerpesviridae. Nous en rapportons une observation chez un patient immunodéprimé, révélée par une éruption papuleuse étendue et discutons son étiologie virale (cytomégalovirus) ou médicamenteuse.Methodes. –Un homme de 22 ans était hospitalisé en réanimation pour un rejet de greffe rénale associé à une infection disséminée à cytomégalovirus. Une éruption papuleuse et papulopustuleuse survenait, prédominant au tronc et à la racine des membres.Résultats. –L’analyse histologique d’une biopsie de peau conduisait au diagnostic de syringométaplasie eccrine épidermoïde, avec recherche positive de séquences génomiques de cytomégalovirus par PCR. Deux semaines plus tard survenait une nécrolyse épidermique toxique, avec issue fatale.Conclusions. –La syringométaplasie eccrine épidermoïde est une pathologie rare dont la présentation clinique est non spécifique. Elle survient lors de diverses affections localisées (ulcères, cicatrices, pyoderma gangrénosum, injection de substances toxiques...), après déclenchement médicamenteux (chimiothérapie anticancéreuse, anti-inflammatoire non stéroïdiens) ou lors d’infections àHerpesviridae, en particulier cytomégalovirus et herpès simplex. Nous discutons le rôle étiologique du cytomégalovirus dans ce cas, ainsi que l’hypothèse d’un déclenchement médicamenteux (foscarnet). À la lumière des cas publiés et de cette observation, la syringométaplasie eccrine pourrait être une complication sous-évaluée d’une infection à cytomegalovirus chez le patient immunodéprimé.