L'infection par le virus de l'hépatite C (VHC) en France concerne environ 600 000 personnes dont 80 % sont chroniquement infectés. Son diagnostic implique la présence concomitante des anticorps anti-VHC et de l'ARN viral dans le sang. Cependant, seule la recherche de l'ARN par réaction de polymérisation en chaîne (PCR) permet de porter ce diagnostic. Mais la PCR est une méthode coûteuse et peu accessible du fait d'une technicité lourde et délicate. L'objectif de cette étude, menée sur 200 sérums issus de 181 patients, a été de différencier une hépatite C chronique d'une hépatite C guérie par le seul test sérologique. Pour cela, nous avons tenté de mettre en évidence une corrélation entre le taux d'anticorps anti-VHC, exprimé par la valeur du ratio s/co (signal échantillon sur seuil) au test AxSYM® HCV v.3.0, et la présence ou non d'ARN viral, au test Cobas® Amplicor HCV v.2.0. Nous avons observé une différence très significative (p < 0,0001) des valeurs des ratios s/co des PCR positives (87,76 ± 27,18) et des PCR négatives (10,13 ± 13,68) uniquement chez des patients non traités ou n'ayant pas été traités pour leur hépatite C, non co-infectés par le VIH et non transplantés rénaux ou hémodialysés (N = 132). Ainsi, une valeur seuil du ratio s/co égale à 34 permet de prédire le résultat de la PCR (sensibilité de 100 % et spécificité de 93,3 %). Pour des patients présentant un ratio s/co supérieur ou égal à 34, on peut prédire que la PCR sera positive, et donc une infection chronique, à 98,1 % (valeur prédictive positive). En revanche pour les patients ayant une valeur de ratio s/co inférieure à 34, on exclut une infection chronique à 100 % (valeur prédictive négative). En conclusion, l'application quantitative du test sérologique AxSYM® HCV v.3.0 permettrait de limiter le recours à la PCR et de faciliter l'accès au diagnostic d'une infection chronique par le VHC.