Etude comparative et préliminaire d'un réentraînement à l'effort au sein de deux populations de sujets déconditionnés douloureux ou non.
Auteurs : Chambon X1, Paysant J, Maureira JJ, André JMIntroduction. - Le déconditionnement est une entité nosologique récente qui s'établit sur un faisceau d'arguments (médicaux, socioprofessionnels, psychologiques,...). Ce travail a pour objectifs d'évaluer la faisabilité et l'efficacité d'un programme spécifique de réentraînement à l'effort (SWEET) chez cinq patients douloureux chroniques et cinq patients non douloureux. Méthode. - Au sein de ces deux populations, différents critères ont été analysés et comparés au groupe témoins : les données physiologiques (VO2 max., puissance maximale tolérée, FC max., temps de récupération) au cours de deux épreuves - épreuve d'effort sur cyclo-ergomètre, épreuve des 6 min - la douleur (EVA, échelle de Bourrhis) et la représentation subjective du déconditionnement par un questionnaire qualitatif. Les critères d'inclusion ont été le volontariat, l'absence d'étiologie curable à la symptomatologie douloureuse et l'absence de médication cardiotrope. L'analyse statistique utilise le test t de Student. Cette étude a relevé trois paramètres essentiels (VO2 max., PMT et fréquence cardiaque d'effort) confirmant le déconditionnement physique chez ces patients. Au terme du réentraînement spécifique globalement bien supporté, les sujets sont satisfaits. Une amélioration significative de la VO2 max., de la PMT, du temps de récupération et de l'adaptation cardiaque à l'effort est constatée. La douleur n'est pas apparue comme un facteur limitant du reconditionnement et a même été significativement améliorée après le protocole. Conclusion. - Le réentraînement à l'effort par le protocole SWEET constitue donc un des moyens proposés pour réduire le déconditionnement de ces patients, qu'ils soient douloureux ou non. Les progrès observés sont rapportés en partie à de meilleures capacités physiques mais aussi à une baisse de l'inhibition anxieuse. Cette prise en charge cadrée a permis une prise de confiance globale du sujet en ses capacités.