Application de la méthode des besoins obstétricaux non couverts dans la commune III de Niamey, Niger (année 1999).
Auteurs : De Groof D1, Harouna Y, Bossyns PL'Afrique de l'Ouest possède les taux les plus élevés de mortalité maternelle au monde. Une nouvelle technique a été développée qui fournit une estimation du besoin obstétrical non couvert (B.O.N.C.). Cette méthode, testée actuellement dans plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest, a également été utilisée au niveau d'un district sanitaire urbain à Niamey, capitale du Niger Le B.O.N.C. a été évalué à 15 interventions obstétricales majeures (I. O. M.) (35 %) pour l'année 1999: 15 femmes enceintes n'auraient pas bénéficié d'une I.O. M. dont elles auraient dû avoir besoin et, en théorie, elles ont pu mourir à la suite de cette non-intervention. Un des grands problèmes pour l'interprétation des résultats est la précision des données démographiques : connaître le taux d'accroissement réel en milieu urbain sahélien, la population actuelle et calculer le nombre de naissances attendues (5,2 % de la population) pose des problèmes. Une deuxième difficulté est issue des habitudes socioculturelles de la population étudiée: les primipares ont l'habitude d'aller accoucher dans leur famille. Il est donc possible qu'une jeune primipare ayant son domicile dans la Commune III soit rentrée dans sa famille et ait été (éventuellement) prise en charge dans une autre infrastructure sanitaire que celles de la Commune III. Le dernier problème réside dans le fait que l'estimation du taux d'I.O.M. de référence (0,9 %) est basée sur la supposition que toutes les parturientes ayant des problèmes obstétricaux majeurs se présentent à la maternité dite de référence de Niamey; rien ne nous permet de confirmer cette hypothèse. L'intérêt du B.O.N.C. est surtout qu'il s'agit d'un indicateur très simple, reproductible, qui peut être obtenu facilement, rapidement et à moindre coût au niveau périphérique si... on dispose d'un système de récolte d'informations correct au niveau des maternités périphériques et de la maternité de référence et qui, en plus, prennent en charge correctement les parturientes. À ce moment elle permettrait de suivre d'une manière standardisée la prise en charge correcte des femmes enceintes.