Le développement de carcinomes épidermoïdes de la cavité buccale et plus généralement des voies aérodigestives supérieures intervient dans le contexte d’événements multiples, en particulier : perte du contrôle du cycle cellulaire, échappement à l’apoptose, réactivation de la télomérase. Des interactions complexes entre diverses molécules, des protéines du cycle cellulaire, des gènes suppresseurs de tumeurs, des oncogènes et la télomérase, interviennent dans un processus à étapes multiples. Les 2 voies majeures de régulation du cycle cellulaire reposent sur 2 gènes suppresseurs de tumeur : le gène P53 et le gène du rétinoblastome ou gène RB. L’une de ces voies ou les 2 sont invalidées lors du développement ces carcinomes épidermoïdes. Le plus souvent, l’inactivation de la voie P53 résulte d’une perte de fonction de la protéine p53, due à une mutation et/ou une délétion au niveau du gène P53 ; elle peut aussi résulter de l’amplification du gène MDM2 ou encore de l’inactivation de la arf. La voie RB mène à la prolifération cellulaire par perte de l’activité inhibitrice de la p16, par amplification du gène de la cycline D1 ou plus rarement, par mutation du gène RB ou perte de la protéine du rétinoblastome. Aux Indes et en Asie du Sud-Est, l’activation des oncogènes RAS et MYC semble liée à des carcinogènes spécifiques présents dans la chique et le tabac. En bloquant l’apoptose, la protéine Bcl2 semble accroître la résistance à la radiothérapie et à la chimiothérapie.