Anti-agrégants plaquettaires et anti-vitamine K en stomatologie et chirurgie maxillo-faciale.
Auteurs : Lévesque H1, Péron JML'utilisation d'anti-thrombotique, anti-agrégants plaquettaires ou d'anti-vitamine K est une situation fréquente pour prévenir des complications thrombotiques ou emboliques. De fait en cas de chirurgie buccale ou maxillo-faciale se pose le problème de la poursuite ou non de l'anti-vitamine K ou de l'antiagrégant plaquettaire ; l'arrêt transitoire du produit étant susceptible de limiter le risque hémorragique, mais d'augmenter le risque thrombotique ou inversement. Dans tous les cas le rapport risque/bénéfice de la poursuite ou de l'arrêt du médicament doit être discuté, mais le plus souvent les antiagrégants plaquettaires et même les anti-vitamines K peuvent être poursuivis. En cas de chirurgie « potentiellement hémorragique » programmée, les antiagrégants plaquettaires doivent être arrêtés environ 10 jours avant le geste chirurgical; les anti-vitamines K sont arrêtés 4 jours avant le geste chirurgical et au besoin remplacés par des héparines de bas poids moléculaire à posologie préventive ou curative. Cependant dans la très grande majorité des cas, la chirurgie (avulsion par exemple) peut être réalisée en dépit de la poursuite de l'anti-thrombotique. En effet les données de la littérature montrent bien qu'en dépit d'un risque hémorragique théorique, ce dernier soit en fait minime facilement jugulé par des traitements locaux et bien moindre que le risque thrombotique ou thromboembolique consécutif à l'arrêt des anti-thrombotiques. Une collaboration étroite entre le dentiste, le stomatologiste et le médecin clinicien doit être établie afin de préciser d'une part si la poursuite du traitement anti-thrombotique est réellement nécessaire et d'autre part si le niveau d'anti-coagulation en cas de traitement par anti-vitamine K est adapté au risque thrombotique. Une bonne technique chirurgicale et des soins locaux anti-hémorragiques adaptés sont essentiels en chirurgie buccale a fortiori chez des patients sous antiagrégants plaquettaires ou anti-vitamine K.