Initiée par Étienne-Jules Marey à la fin du XIX^e siècle, l'analyse tridimensionnelle de la marche chez l'homme fut appliquée en pathologie humaine dès le début du XX^e siècle avec Charcot. Elle trouva son essor à partir de la création par Furné, en 1968, en Hollande, du premier système optoélectronique. Fondée sur la détermination de l'orientation dans l'espace de chaque segment de membre à partir du calcul des coordonnées de marqueurs cutanés, l'analyse optoélectronique de la locomotion est particulièrement utile chez le sujet spastique. De multiples anomalies de la marche spastique ont été décrites. Elles sont le reflet de l'intrication de la spasticité et des très nombreux symptômes associés lors de l'atteinte du système nerveux central. L'analyse de la cinématique complétée par les données de l'électromyogramme et le calcul des couples articulaires permet de distinguer les mécanismes perturbant le mouvement et apporte un outil d'évaluation et de compréhension fondamental pour le clinicien.