Traitement du paludisme chez l'enfant. 2. Paludisme grave.
Auteurs : Imbert P1, Gendrel D. Les formes graves du paludisme à Plasmodium falciparum constituent une des principales causes de décès d'origine infectieuse chez l'enfant dans le monde. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini des critères de gravité pour mieux les dépister et mettre en oeuvre en urgence le traitement antipaludique. En France, bien que la pertinence de ces critères ne soit pas connue chez l'enfant voyageur, leur constatation impose l'hospitalisation dans un service de réanimation. L'administration intraveineuse de quinine reste la référence, en réalisant selon l'OMS une dose de charge à la phase initiale du traitement, sauf contre-indication. En France, la dose de charge, potentiellement dangereuse chez le jeune enfant et sans influence démontrée sur le pronostic vital, n'est pas recommandée. Les dérivés de l'artémisinine, dont l'efficacité est comparable à celle de la quinine, sont de plus en plus utilisés en zone d'endémie, en raison d'une bonne tolérance et de leur facilité d'emploi. En France, les réserves sur leur neurotoxicité les font réserver aux rares contre-indications ou résistances à la quinine. La prise en charge des différentes complications est également très importante pour réduire la létalité élevée du paludisme grave, même en Occident, et pour prévenir la survenue de séquelles neurologiques.