Rupture utérine au Sénégal. Epidémiologie et qualité de la prise en charge.
Auteurs : Cisse CT1, Faye EO, de Bernis L, Diadhiou F. A partir d'une étude prospective, les auteurs analysent les ruptures utérines opérées au niveau de l'ensemble des maternités chirurgicales du Sénégal au cours de l'année 1996. Au total, 50 cas de rupture utérine étaient enregistrés, soit 1 rupture utérine opérée pour 45 césariennes. Le profil moyen était celui d'une femme habitant en zone rurale (68 %), âgée de 30 ans ou plus (66 %), multipare (64 %) et présentant des facteurs de risque obstétricaux (76 %). Dans 96 % des cas la rupture était survenue après une tentative d'accouchement par voie basse dans une maternité non chirurgicale, souvent gérée par un personnel aux compétences obstétricales limitées. Une suture utérine conservatrice est réalisée dans 22 % des cas, une hystérectomie obstétricale dans 78 % des cas. Les conditions d'évacuation sont très précaires (68 % des cas) et le délai moyen entre l'indication opératoire et la réalisation de l'intervention est de 11 heures. Le pronostic est marqué par une mortalité maternelle (16 %) et une morbidité (14 %) élevées, la mortalité périnatale était de 95 %. Pour diminuer la fréquence des ruptures utérines, il faut favoriser une meilleure organisation des soins obstétricaux d'urgence et un meilleur dépistage des facteurs de risque de dystocie au cours des consultations prénatales.