Y a-t-il une place pour la ribavirine dans le traitement des transplantés rénaux infectés par le virus de l'hépatite C?
Auteurs : Kamar N1, Sandres-Saune K, Selves J, Durand D, Izopet J, Rostaing LLe traitement par interféron-a des transplantés rénaux infectés par le virus de l'hépatite C (VHC (+)), a été associé à un nombre élevé de rejets aigus. Nous avons évalué l'efficacité et la tolérance d'un traitement d'un an par ribavirine seule chez seize transplantés rénaux VHC (+), appariés à trente-deux transplantés rénaux VHC (+) n'ayant reçu aucun traitement anti-viral. La dose initiale de 1000 mg/jour a secondairement été adaptée, au besoin, en fonction du taux d'hémoglobine. En fin d'étude, une monothérapie par ribavirine a été associée à une basse significative des taux d'ASAT, d'ALAT et de γ-GT. La créatininémie a baissé sans atteindre le seuil de significativité statistique. Lorsqu'une protéinurie était présente (n = 5), celle-ci a régressé ou disparu. La virémie du VHC est restée stable. L'analyse histologique des biopsies hépatiques a montré une progression de la fibrose hépatique, sans amélioration du score d'inflammation. Il existait une baisse significative du taux d'hémoglobine, malgré un soutien par de fortes doses d'érythropoïtine recombinante. La ribavirine a été arrêtée chez trois patients. Dans le groupe contrôle, il existait une augmentation significative des taux d'ALAT et de créatininémie après un an de suivi. La protéinurie a régressé uniquement chez deux patients sur douze. En conclusion, douze mois de traitement par ribavirine seule chez les transplantés rénaux VHC (+) n'entraîne pas d'amélioration de l'histologie hépatique bien qu'il y ait une baisse significative des enzymes hépatiques. Son effet sur la fonction rénale reste indéterminé en dehors d'une diminution patente de la protéinurie quand elle est présente.