Alors que le traitement orthopédique par immobilisation stricte du doigt en maillet récent est largement admis, le traitement des lésions invétérées reste discuté. Depuis 1989, nous utilisons dans les lésions anciennes la technique d’accourcissement-suture du cal tendineux. Parmi les 77 opérés sur 10 ans, 66 ont pu être revus avec un recul moyen de 21 mois. Le déficit postopératoire d’extension active de l’interphalangienne distale était alors de 4,5° en moyenne avec 52% de doigts ayant récupéré une extension complète, soit un gain moyen de 41°. La flexion moyenne était de 50°. Cela représente 77% de résultats favorables selon des critères classiques modifiés. À l'exception de 2 échecs ayant dû être réopérés, nous ne déplorons aucune complication grave : 2 cicatrices douloureuses et 20 % de sensibilité au froid, non spécifique. Nous proposons donc ce procédé de reconstruction anatomique, simple et bénin, de première intention pour les doigts en maillet non traités dès le 2emois, sans le substituer avant ce délai au traitement orthopédique. De même, cette intervention peut être proposée en cas d’échec de ce dernier dès le 3emois si l’articulation est souple et le déficit d’extension active supérieur à 30°. Les déformations en col de cygne sont facilement améliorées par une ténotomie associée selon Fowler. En cas d’échec un accourcissement itératif ou une arthrodèse peut être discuté.