Objectif. –Définir les conditions optimales de survenue d'une grossesse chez les patientes atteintes de maladie de Crohn.Matériel et méthode. –Étude rétrospective de 25 patientes atteintes de maladie de Crohn, suivies pendant huit années au CHU de Rouen.Résultats. –Vingt patientes ont totalisé 34 grossesses. Dix-sept patientes ont au moins eu un enfant, totalisant 26 naissances d'enfants vivants. Parmi les 17 grossesses ayant débuté avec une maladie de Crohn active, 16 ont eu une poursuite de l'activité de la maladie. Parmi les huit grossesses interrompues, six avaient une maladie active. Sur les cinq menaces d'accouchement prématuré jugulées ou non, quatre étaient en poussée. Huit hypotrophies néonatales étaient liées à une poussée.Discussion et conclusions. –D'une confrontation entre les données de la littérature et notre expérience, il se dégage les points essentiels suivants : quand la maladie de Crohn est latente, il existe peu de retentissement de celle-ci sur la grossesse, exception faite d'une hypotrophie fœtale modérée. Lorsque la maladie est active, le risque d'avortement et de prématurité augmente. Il n'existe pas de retentissement de la grossesse sur la maladie de Crohn, quand la grossesse survient dans une période de latence de la maladie. Deux tiers des grossesses de ces femmes se déroulent sans nouvelle poussée de leur maladie.Pendant la grossesse, il n'existe pas de contre-indication aux traitements habituels de la maladie de Crohn, avec une restriction cependant pour l'emploi des immunosuppresseurs.