Comment gérer les traitements cardiovasculaires lors d'une anesthésie générale?
Auteurs : Samain E1, Marty JPour chaque médicament, le risque d'interférence avec l'anesthésie et le risque de décompensation de la pathologie doivent être envisagés. Les bêtabloquants amputent l'organisme d'une possibilité de réaction face à une hypovolémie mais leur utilisation est bénéfique en limitant les réponses aux stimulations nociceptives et en réduisant l'incidence de l'ischémie myocardique. La poursuite du traitement est recommandée. Les interférences avec les inhibiteurs calciques de la classe des dihydropyridines sont modérées et de nature additive sur la vasomotricité périphérique. Ces agents sont bien tolérés et peuvent être poursuivis jusqu'à l'intervention. Le vérapamil et le diltiazem ont un effet chronotrope et inotrope négatif qui est additif avec celui des anesthésiques. Leur prise avant l'opération ne pose pas de problèmes importants, mais leur interruption non plus. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), utilisés chez l'hypertendu et l'insuffisant cardiaque, réduisent de façon importante la tolérance aux facteurs modifiant l'équilibre tensionnel, notamment l'hypovolémie ou l'hémorragie. En pratique, la prise d'IEC expose à l'hypotension artérielle peropératoire, et au recours à des agents vasopresseurs pour maintenir la pression artérielle. Les avantages de la poursuite du traitement sont peu perceptibles, quelle que soit l'indication et il n'y a pas de risque d'effet rebond à l'arrêt du traitement. Le délai d'interruption thérapeutique dépend de la durée d'action du produit. Toutefois, cette interruption n'est pas une condition impérative quel que soit le contexte.