Variations de la cortisolémie et de sa réponse à l'ACTH pendant le mois de Ramadan.
Auteurs : Ben Salem L1, B'chir S, Bchir F, Bouguerra R, Ben Slama CLe mois de Ramadan s'accompagne d'une inversion partielle du rythme nycthéméral avec un jeûne diurne, une prise alimentaire nocturne et un état de veille prolongé. L'objectif de notre étude est d'évaluer l'influence de ces modifications sur le rythme nycthéméral de sécrétion du cortisol et sur sa réponse à l'ACTH exogène. Matériel et méthodes : 11 sujets sains, volontaires de sexe masculin, âgés de 20 à 35 ans ont été explorés deux semaines avant Ramadan par 2 tests au Synacthène® immédiat (250 μg d'ACTH 1-24 en intra-veineux) pratiqués à 8 h puis à 20 h; l'exploration a été répétée au cours du mois de Ramadan, après en moyenne 17 jours de jeûne, avec un dosage de la cortisolémie à 8 h et un test au Synacthène® à 20 h. Résultats: Avant Ramadan, le taux de cortisol de base est plus élevé à 8 h (749,5 ± 207 nmol/l) qu'à 20 h (195,18 ± 79 nmol/l; p < 0,001), l'amplitude de la réponse du cortisol à l'ACTH exogène est plus importante à 8 h (pic à 1 167 ± 46 nmol/l) qu'à 20 h (pic à 950 ± 41 nmol/l) mais cette différence n'est pas statistiquement significative. Pendant Ramadan, le taux de cortisol à 8 h (646,3 ± 81 nmol/l) s'abaisse par rapport à sa valeur à la même heure avant Ramadan (ns); le taux de 20 h (319 ± 193 nmol/l) s'élève légèrement par rapport à sa valeur à la même heure avant Ramadan (p = 0,08) mais reste nettement inférieur aux taux matinaux pendant Ramadan (p = 0,001) et avant Ramadan (p < 0,001). L'élévation du cortisol au cours du test au Synacthène® à 20 h pendant Ramadan (pic à 1 102 ± 51 nmol/l) ne présente pas de différence significative avec les réponses avant Ramadan à 20 h et à 8 h. Conclusion: Le rythme nycthéméral de la sécrétion du cortisol est globalement conservé pendant le mois de Ramadan, puisque le taux de 20 h reste nettement inférieur à celui de 8 h. Cependant, le jeûne et/ou les perturbations du sommeil s'accompagnent d'une baisse du taux de cortisol le matin et d'une élévation plus nette le soir. Par contre la sensibilité de la surrénale à la stimulation par l'ACTH ne paraît pas modifiée.