Objectifs. –Afin de pouvoir bénéficier d'un diagnostic précoce de coqueluche dans un contexte épidémiologique de résurgence, nous avons développé, en parallèle de la culture, une technique d’amplification génique (PCR) spécifique deBordetella pertussisà partir des sécrétions nasopharyngées. L’objectif de notre étude était de montrer l’intérêt de cette technique dans le diagnostic de routine de la coqueluche chez l'enfant.Matériel et méthodes. –De novembre 1996 à août 2000, les enfants consultant pour une toux quinteuse mal supportée compatible avec un diagnostic de coqueluche ont été inclus. Un questionnaire incluant des items cliniques, biologiques et radiologiques était établi pour chaque enfant. Une culture deBordetellasur milieu de Regan-Lowe et une détection par PCR deB. pertussisétaient réalisées sur un prélèvement nasopharyngé. Le diagnostic de coqueluche était retenu si la recherche était positive en PCR et/ou en culture.Résultats. –Sur 215 enfants, le diagnostic de coqueluche a été porté chez 45 (20,9 %), dont 39 étaient âgés de moins d’un an (médiane : trois mois). Sur ces 45 cas, 16 (35,5 %) étaient positifs à la fois en PCR et culture, 26 (57,8 %) en PCR uniquement et trois (6,7 %) seulement en culture. La PCR a permis un diagnostic bactériologique dans 93,3 % des cas dans un délai moyen de 48 heures. La culture n’a été positive que dans 61,2 % des cas dans un délai moyen de six jours. La répartition mensuelle des cas de coqueluche est très inhomogène, d’allure épidémique. La majorité des cas se situait dans deux périodes : 42 % entre novembre 1996 et septembre 1997 et 40 % entre novembre 1999 et août 2000. Parmi les nourrissons infectés, 15 étaient âgés de moins de deux mois et n’avaient donc pu être vaccinés ; parmi les 24 autres, un retard dans le calendrier vaccinal a pu être constaté dans 50 % des cas. Quatre enfants âgés de six à 14 ans avaient été correctement vaccinés. L’évolution a été favorable chez tous les enfants.Conclusion. –La PCR par sa sensibilité, sa spécificité et sa rapidité, offre au clinicien un outil performant pour le diagnostic de coqueluche. La culture doit cependant y être associée, afin de suivre l’épidémiologie et la sensibilité aux antibiotiques desB. pertussis.