Validation d'un protocole expérimental d'étude optoélectronique de la cinématique active continue de l'articulation du genou in vitro.
Auteurs : Jenny JY1, Lefèbvre Y, Vernizeau M, Lavaste F, Skalli WLes montages les plus fréquemment utilisés pour l'analyse cinématique du genou représentent en fait une succession d'états statiques. Les auteurs ont développé un montage original, mobilisant de façon continue et coordonnée fémur et tibia par des actionneurs asservis informatiquement. Cinq paires de pièces cadavériques fraîchement congelées, conservant les structures capsuloligamentaires du genou et le tendon du quadriceps, ont été étudiées. L'extrémité inférieure du tibia était fixée, avec une orientation strictement frontale, dans un support contrôlé par un premier actionneur. Le tendon du quadriceps était relié par une sangle au second actionneur, fixé sur la face postérieure du fémur, contrôlant le mouvement de flexion-extension, et agissant également comme système de mise en charge verticale du membre avec une intensité de 28N. Le mouvement simulé représentait le passage de la position debout (angle sagittal fémorotibial de 180°, angle sagittal tibia-sol de 90°) à la position assise (angle sagittal fémorotibial de 90°, angle sagittal tibia-sol de 45°). Neuf marqueurs réfléchissants répartis en trois tripodes étaient ancrés dans la corticale du fémur, du tibia et de la patella, et leurs déplacements mesurés par trois caméras infrarouges. Les mouvements respectifs des pièces osseuses dans les trois plans de rotation et les trois plans de translation ont été interprétés sous forme de courbes en fonction de l'angle de flexion du genou. La précision de la chaîne de mesure a été évaluée par une précédente étude à ± 1,5° et ± 0,5 mm. La reproductibilité du mouvement a été vérifiée par trois acquisitions successives sur un même genou : les résultats obtenus étaient superposables à moins d'un degré près. Ce montage expérimental permet une approche de la simulation dynamique et continue de la cinématique du genou in vitro. Il permet de tester les modifications apportées par l'implantation de différents types de prothèse et par les lésions de l'appareil ligamentaire.