Outils disponibles pour le diagnostic du syndrome d'apnées du sommeil. Conséquences pour l'évaluation de l'efficacité thérapeutique.
Auteurs : Pépin JL1, Bettega G, Orliaguet O, Raphaël B, Lévy PLe syndrome d'apnées obstructives du sommeil se caractérise par la survenue répétée de collapsus pharyngés. Il existe des mouvements respiratoires de lutte pour tenter de réouvrir ce pharynx fermé et la terminaison de cet événement respiratoire anormal est associée à la survenue d'un micro-éveil. Assurer le diagnostic d'un SAS consiste donc à caractériser 3 paramètres : - le débit aérien avec la mise en évidence d'une réduction ou d'un arrêt complet du flux aérien, - l'effort respiratoire en réponse à l'augmentation de résistance des voies aériennes, - et le micro-éveil associé à la fin de l'événement respiratoire. Classiquement une polysomnographie complète incluait une caractérisation du sommeil par des méthodes électro-encéphalographiques, électromyographiques et d'électro-oculographie. La mesure du flux aérien par des thermistances, des mouvements thoraciques et abdominaux et une appréciation des désaturations par oxymétrie étaient systématiquement utilisées. Il existe aujourd'hui des méthodes simplifiées qui permettent de rendre plus accessible ces méthodes diagnostiques en les gardant tout aussi fiables. Ainsi on peut à l'aide du temps de transit du pouls mesurer l'effort respiratoire de manière semi-quantitative en utilisant uniquement des capteurs d'ECG et un capteur d'oxymétrie. De la même manière, au lieu de caractériser les micro-éveils par des études électroencéphalographiques, on peut utiliser des marqueurs cardiovasculaires (fréquence cardiaque, pression artérielle, temps de transit du pouls). Ces marqueurs cardiovasculaires sont capables de caractériser les micro-éveils autonomiques qui sont aussi sensibles et probablement d'une spécificité proche des micro-éveils caractérisés par EEG. La mesure de la pression nasale permet à la fois de mesurer de manière quantitative et beaucoup moins invasive qu'avec un pneumotachographe le débit aérien. La forme du signal inspiratoire est également un marqueur indirect de l'effort respiratoire. Ces nouveaux outils permettent donc de caractériser les 3 anomalies élémentaires qui correspondent au SAS : variation des débits aériens, augmentation de l'effort respiratoire et fragmentation du sommeil et ceci dans une configuration d'enregistrement très simplifiée par rapport à ce qui a été connu antérieurement. L'évaluation thérapeutique des patients porteurs d'un SAS, en particulier l'évaluation post-chirurgicale, ne doit pas se contenter d'une appréciation clinique qui est d'une sensibilité très insuffisante. Elle doit comporter en utilisant ces méthodes simplifiées ou un enregistrement polysomnographique complet, une appréciation précise des événements respiratoires résiduels, de l'importance de l'effort respiratoire restant et de la fragmentation du sommeil résiduelle après prise en charge thérapeutique.