Forces occlusales maximales isométriques et sport. Etude préliminaire.
Auteurs : Sannajust JP1, Thiery C, Poumarat G, Vanneuville G, Barthélémy I, Mondie JMIntroduction : L'évaluation des forces occlusales couplées à l'enregistrement électromyographique peut permettre d'objectiver des troubles de l'appareil manducateur. L'activité sportive intense représente une source de stress qui peut se répercuter sur la statique mandibulaire par le biais d'un hyperfonctionnement des muscles élévateurs mandibulaires et notamment du muscle masséter. Cette notion nous a conduit à comparer les forces occlusales maximales isométriques de sujets sédentaires et de sujets sportifs. Matériel et méthodes : L'expérimentation mise en place a visé l'étude des forces occlusales maximales isométriques prémolaires, avec un capteur de force à jauge de contrainte, dans deux groupes de volontaires sportifs et sédentaires (25 sujets), parmi lesquels nous avons distingué les sujets masculins et féminins. Seuls ont été retenus les individus ne présentant aucune pathologie des articulations temporo-mandibulaires (notamment dysfonctionnelle), possédant une denture complète en classe I d'Angle, sans dysharmonie dentaire. L'enregistrement électromyographique du muscle masséter et celui de la force occlusale ont été réalisés en continu et de manière synchrone sur une durée de dix secondes. Résultats : Les sujets masculins développent une force occlusale maximale significativement supérieure (p < 0,05) à celle des sujets féminins. La pratique du sport ou la sédentarité ne modifie pas les résultats de façon significative. L'analyse de la production de force en fonction du temps de maintien confirme une différence par rapport au sexe. L'enregistrement électromyographique a permis de contrôler le caractère maximal de la force et de mettre en évidence une fatigabilité musculaire accrue pour les sportives féminines face aux sédentaires féminines. Discussion: La différence entre les hommes et les femmes, au niveau de la force développée, est la même que celle retrouvée au niveau des muscles de l'appareil locomoteur. L'analyse de l'évolution de la force en fonction du temps de maintien, nous laisse à penser qu'il pourrait exister une différence de répartition de typologie musculaire suivant le sexe. Enfin le sport augmenterait la fatigabilité du muscle masséter et serait alors un facteur favorisant le déséquilibre musculaire de la posture mandibulaire. Mais le nombre relativement faible d'effectifs de nos groupes et l'absence de sélection de catégories sportives bien définies limitent nos conclusions.