Fibrinolyse et thrombose de prothèse valvulaire mécanique: stratification du risque par échocardiographie transoesophagienne.
Auteurs : Roudaut R1, Lafitte S, Roudaut MF, Perron JM, Labèque JN, Pradeau V, Durrieu-Jaïs C, Coste PLa place de la fibrinolyse dans le traitement des thromboses de prothèses valvulaires mécaniques est toujours très discutée. Le but de ce travail est de préciser le rôle de l'ETO dans la stratification du risque. Cette étude monocentrique porte sur 49 thrombolyses précédées d'une ETO (âge moyen 62,1 ans, 37 mitrales, 11 aortiques, 1 tricuspide, 1 mitro-tricuspide). Il s'agit de 41 thromboses obstructives (TO) et 8 thromboses non obstructives (TNO). Les événements cliniques et l'efficacité de la fibrinolyse ont été étudiés en fonction du caractère obstructif ou non obstructif de la thrombose et de la taille du thrombus < 10 mm (n = 33) ou ≥ 10 mm (n = 16). Un succès complet est observé chez 34 patients (69,4 %). L'évolution est marquée par 2 hémorragies cérébrales précoces (4,1 %) dont une dans le groupe TNO, et 6 embolies systémiques (12.2 %) dont une dans le groupe TNO. Il existe une relation entre la taille du thrombus et la notion d'embolie à la limite de la significativité en faveur d'un risque accru d'embolie d'un volumineux thrombus. Par ailleurs, la mobilité des thrombus va de pair avec un taux accru d'embolies systémiques (p < 0,01). Le taux d'échec de la fibrinolyse et/ou de complications est corrélé à la taille du thrombus (succès complet dans le groupe thrombus < 10 mm dans 82 %, versus 35 % dans le groupe ≥ 10 mm; p < 0,01). Ce travail souligne l'intérêt de l'ETO dans le choix thérapeutique des thromboses de prothèses valvulaires et suggère que l'existence d'un volumineux thrombus a fortiori mobile est une contre-indication à la fibrinolyse.