Bon et mauvais usage des antibiotiques. Enquête de prévalence en Franche-Comté.
Auteurs : Floret N1, Huc B, Mulin B, Talon DObjectif Rapporter les résultats observés en Franche-Comté concernant les prescriptions des antibiotiques selon les différentes indications : curative pour infection communautaire, ou pour infection nosocomiale, et prophylactique. Méthode Un total de 6 038 patients hospitalisés dans 32 établissements d'hospitalisation de Franche-comté ont été inclus dans l'enquête. Résultats Parmi les 1 016 (16,8 % du total) patients sous anti-infectieux, 47,7 % recevaient des anti-infectieux pour le traitement d'une infection communautaire, 25,9 % pour le traitement d'une infection nosocomiale, et 26,4 % à titre prophylactique. La poly-antibiothérapie était plus fréquente pour la prise en charge des infections communautaires que pour celle des infections nosocomiales [p = 0,067, Risque Relatif = 1, 11, (intervalle de confiance à 95 % : 1,00-1,24)]. Soixante pour cent des prescriptions de céphalosporines de 3e génération étaient réalisées dans le cadre communautaire. Cette classe d'antibiotique était largement prescrite pour la prise en charge d'infections à E. coli multisensible aux antibiotiques, aussi bien après qu'avant documentation bactériologique. Parmi les 83 patients traités par fluoroquinolone pour une infection nosocomiale, 47 (56,6 %) étaient traités en monothérapie. Enfin, concernant la prophylaxie, les céphalosporines de 3e génération et les fluoroquinolones, qui n'ont pas d'indication dans cet emploi, étaient largement utilisées, en contradiction avec les recommandations de la Société Française d'Anesthésie et de Réanimation (SFAR). Conclusion Cette enquête, malgré ses limites liées à la méthode de prévalence, montre la grande fréquence des prescriptions antibiotiques non conformes aux recommandations de l'Andemet des sociétés savantes.