Du fait que l'initiation du tabagisme se fait le plus souvent à l'adolescence, il est essentiel de mieux cerner, dans une optique préventive, les motivations de l'adolescent à fumer. Le rôle de l'entourage est déjà connu. L'objectif de cette enquête était d'évaluer le rôle potentiellement protecteur d'une part des connaissances qu'a l'adolescent dans le domaine de la respiration et de la fumée de cigarette, d'autre part de son implication dans des activités mettant en jeu le souffle. Le groupe étudié se composait de 1 802 élèves de collèges d'enseignement public, sélectionnés de manière aléatoire dans la ville de Marseille. Ces élèves ont rempli en classe un questionnaire anonyme. Le pourcentage de non-réponses a été globalement très faible. Globalement 10,5 % des enfants déclarent avoir déjà fumé, d'avantage les garçons (13,1 %) que les filles (8,1 %). Contrairement au tabagisme du père, le tabagisme de la mère et des frères et sœurs influence très significativement le tabagisme de l'enfant. L'enfant n'est pas plus influencé par le tabagisme du fumeur de même sexe de sa fratrie. La proportion d'enfants ayant déjà fumé augmente progressivement en fonction du nombre de fumeurs à la maison. Dans l'analyse de régression logistique apparaissent prédictifs du tabagisme: le fait d'être un garçon, d'avoir son (sa) meilleur(e) ami(e) qui fume et le nombre de fumeurs dans la famille. Par contre le fait d'avoir des antécédents d'« allergie », la connaissance de l'environnement et de l'appareil respiratoire, la connaissance de la cigarette, enfin la pratique d'un sport, d'un instrument à vent et le fait de chanter dans une chorale ne sont pas associés à un risque moindre de tabagisme. Ces résultats remettent en cause l'efficacité des actions classique de prévention et de lutte contre le tabagisme qui sont basées sur de telles stratégies.