On connaît l'importance de la microcirculation (constituée des plus petites artères, des artérioles, des capillaires et des veinules) dans l'hypertension artérielle et dans d'autres formes de pathologies cardiovasculaires. En réponse à une pression sanguine élevée, les petites artères résistives montrent des modifications structurales comme par exemple une augmentation du rapport paroi/lumière et le réseau capillaire subit une raréfaction dans différents lits vasculaires. Ces modifications peuvent non seulement contribuer à des lésions hypertensives des organes cibles, mais également maintenir ou amplifier l'élévation de la pression sanguine en augmentant la résistance périphérique. Un cercle vicieux peut ainsi s'installer dans l'hypertension. Les modifications microvasculaires associées à l'hypertension peuvent également conduire à une réflexion accrue de l'onde de pression de retour vers le coeur depuis les sites réfléchissants périphériques. Cette onde réfléchie augmentée peut aussi élever la pression sanguine systolique mais non la pression diastolique, augmentant ainsi la pression différentielle (ou pulsée). Une pression pulsée élevée peut provoquer des lésions des parois et de l'endothélium des grosses artères et on sait qu'il s'agit d'un facteur de risque Indépendant important de mortalité cardiovasculaire, en particulier chez les personnes âgées. La raréfaction microvasculaire pourrait éventuellement être inversée par l'anglogenèse thérapeutique à l'aide de cytokines, mais ce traitement est difficile à délivrer au myocarde et il n'est pas encore disponible en pratique clinique. Certaines stratégies antihypertensives, incluant l'association très faiblement dosée d'un inhibiteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, le perindopril, à un diurétique, l'indapamide, peuvent avoir un effet favorable sur la microcirculation. Il est maintenant démontré cliniquement que ces traitements peuvent réduire spécifiquement la pression pulsée, probablement en diminuant la réflexion de l'onde de pression, et l'on peut donc prévoir qu'ils apporteront des bénéfices supplémentaires en termes de réduction des risques cardiovasculaires.