Bases théoriques et expérimentales du traitement des envenimations scorpioniques.
Auteurs : Devaux C1, Rochat HL'amélioration d'un traitement efficace des envenimations dépend de la connaissance que l'on peut avoir des molécules actives présentes dans la sécrétion venimeuse. Pour les scorpions, des études, réalisées en particulier sur les espèces les plus venimeuses, ont montré que leur toxicité et leur mortalité étaient dues à des petites protéines, les toxines, capables d'interférer avec le fonctionnement normal des canaux ioniques. Dans certains cas, en prenant la souris comme animal test on peut montrer que plus de 90 % de la mortalité est due à des toxines actives sur les canaux sodium impliqués dans le potentiel d'action des cellules excitables. Il devenait intéressant de connaître la pharmacocinétique de ces toxines. Les résultats obtenus montrent la diversité de leurs comportements, ce qui implique une adaptation des moyens et outils destinés à les neutraliser Les toxines actives sur les canaux sodium représentent une famille de protéines de 60 à 65 résidus réticulés par 4 ponts disulfure présentant un très fort polymorphisme antigénique, ce qui n'est pas sans signification lorsque l'on veut obtenir, en sérothérapie, la paraspécificité. Le problème est encore plus compliqué si l'on prend en compte la quantité variable, d'un animal à l'autre de la même espèce, en toxines létales. Une autre voie d'approche consiste à identifier les toxines les plus actives et les plus représentées dans les venins pour chaque groupe antigénique et à développer un moyen de les neutraliser On peut également envisager de définir des anatoxines utilisées pour la production des sérums mais aussi pour créer une protection immunologique chez les personnes à risque. Enfin, dans le cadre d'un traitement symptomatique, certaines drogues comme l'aspirine, la quinine ou le dandrolene ont montré une activité certaine pour augmenter la valeur de la DL50 chez la souris.