L’incidence des gammapathies monoclonales de signification indéterminée (MGUS) augmente avec l’âge. Elle est estimée à 3 % chez les patients de plus de 70 ans. Nous avons étudié de façon rétrospective une population de patients de plus de 70 ans suivie pour une MGUS.Méthodes.– Nous avons retenu 51 patients dont le diagnostic est antérieur à 1995. Il s’agissait de 24 hommes et de 27 femmes. L’évolution des patients a été précisée à partir du dossier médical ou des réponses à un questionnaire adressé aux médecins traitants. Le devenir de tous les patients est connu au 1^erjanvier 2000. Le recul évolutif médian est de 5,8 ans (ou 70 mois).Résultats.– Le diagnostic de MGUS est maintenu chez 34 patients avec une durée moyenne de suivi de 83 mois (extrême de 12 à 180). Chez 9 (17 %) un syndrome immunoprolifératif malin est survenu (6 cas de myélome multiple, 2 cas de maladie de Waldenström, 1 cas de lymphome malin non hodgkinien) dans un délai médian de 48 mois (extrêmes de 12 à 96 mois). Huit (15 %) patients ont développé une néoplasie. Douze patients sont décédés de causes indépendantes. Le risque actuariel de transformation maligne est de 12 % à 5 ans.Conclusion.– Dans cette population de patients de plus de 70 ans, le risque évolutif des MGUS est comparable à celui observé dans les grandes séries de la littérature. Une surveillance régulière et prolongée reste donc nécessaire quel que soit l’âge des patients.