Objectifs Préciser la fréquence des différentes pathologies mentales rencontrées chez les auteurs d'homicides volontaires et évaluer l'intérêt de l'activité d'expertise psychiatrique chez ces sujets. Méthodes Les conclusions des expertises psychiatriques chez 101 auteurs d'homicides volontaires condamnés (94,20 %) ou déclarés irresponsables pour troubles mentaux ou troubles de la personnalité (5,80 %), dans le ressort de la cour d'appel de Bordeaux, sur une période de 10 ans (1989-1999) sont analysées. Résultats Plusieurs points sont mis en évidence, dont la multiplicité des diagnostics posés par les psychiatres experts et la forte proportion d'agresseurs souffrant de pathologie mentale (81,60 %), contrastant avec le faible taux d'agresseurs déclarés irresponsables (5,80 %) ou évoquant une dangerosité (7,80 %). Discussion Le recours à une classification uniformisée des pathologies mentales devrait permettre aux membres du jury d'assises et aux magistrats de se faire une idée plus précise du statut mental des criminels. Il est essentiel d'éviter que plus de 80 % de ces derniers se voient attribuer une pathologie mentale lors des conclusions des experts.