Facteurs prédictifs de résection complète des cancers de l'oesophage opérables.
Auteurs : Mariette C1, Fabre S, Balon JM, Finzi L, Triboulet JPLa chirurgie est le traitement de référence des cancers de l'oesophage à un stade précoce, I et Il, mais le taux de guérison n'est que de 20 à 25 % à 5 ans. La survie des malades ayant eu une exérèse complète (RO) est significativement supérieure à celle des malades ayant eu une résection incomplète, microscopiquement (R1) ou macroscopiquement (R2). But - Identifier rétrospectivement les facteurs prédictifs de résection complète des cancers de l'oesophage opérables. Malades et méthodes - De janvier 1982 à mars 2001, 746 malades ont été opérés d'un cancer de l'oesophage. La résection était de type R0 chez 585 malades (78,4 %), R1 chez 61 (8,2 %) et R2 chez 100 (13,4 %). Les analyses univariée et multivariée ont porté sur 28 variables préopératoires, cliniques, tumorales et thérapeutiques. Résultats - En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de résection complète R0 étaient une réponse complète ou partielle à la radio-chimiothérapie préopératoire (P = 0,042), l'absence de désaxation (P = 0,054), une hauteur tumorale inférieure à 10 cm (P = 0,1) au transit oeso-gastroduodénal et un diamètre tumoral inférieur à 30 mm au scanner (P = 0,1). Trois groupes de malades ont été identifiés à partir des 2 variables les plus significatives. Groupe 1 : absence de désaxation au TOGD (n = 501). Groupe 2 : désaxation au TOGD et réponse partielle ou complète à la radio-chimiothérapie préopératoire (n = 91). Groupe 3 : désaxation au TOGD avec soit pas de réponse à la radio-chimiothérapie préopératoire, soit pas de traitement préopératoire (n = 126). Les taux de résection R0, respectivement de 82,6 %, 80,1 % et 61,1 % dans les 3 groupes et les survies actuarielles à 5 ans, respectivement de 36 %, 27 % et 14 %, étaient significativement différents entre les groupes globalement (P < 10-4) et deux à deux (P < 0,04). Conclusion - Il est possible de prédire la résection complète des cancers de l'oesophage. Ces données, après validation dans une population indépendante, devraient permettre de stratifier les malades dans les futurs essais thérapeutiques.