Objectif. Analyser la prévalence des hémorragies graves du post-partum (traitement transfusionnel, chirurgical et radiologique), les caractéristiques étiologiques, les traitements appliqués et les facteurs de risque au sein de la maternité de l'hôpital universitaire Robert-Debré à Paris. Matériel et méthode. Étude de cohorte rétrospective à partir d'une base de donnée portant sur 19182 accouchements (1992-1998). Analyse de l'intégralité du dossier en cas d'hémorragie grave. Résultats. Prévalence des hémorragies graves du post-partum 23 pour 10000 accouchements (44 patientes). Transfusion 44/44, hystérectomie d'hémostase 3/44, transfert en USI 3/44. Aucun décès. Facteur de risque d'hémorragie grave en analyse multivariée ; anomalies d'insertion placentaire (OR = 7,2, IC 95 %, 2,8-18.3), césarienne (OR = 5,8, IC 95 %, 2,9-11,6), grossesse multiple (OR = 3,2, IC 95 %, 1,3-7,8), prématurité (OR = 3, IC 95 %, 1,5-6,2), pathologie hypertensive (OR = 2,9, IC 95 %, 1,3-6,3). Vingt-six pour cent des patientes n'ont aucun de ces facteurs de risque. Conclusion. La prévalence des hémorragies graves du post-partum est faible dans notre expérience. La méthodologie utilisée ne nous permet pas d'expliquer ce résultat. Une prise en charge réanimatoire et obstétricale particulière nous paraît nécessaire en présence d'une anomalie d'insertion placentaire. Les hémorragies graves du post-partum sont le fait d'une surveillance insuffisante, d'un retard ou d'une erreur diagnostique, d'un défaut thérapeutique dans 10 cas sur 44.