En augmentant le nombre de transplantés cardiaques, chaque centre a développé sa propre expérience concernant les limitations de la greffe cardiaque à des patients présentant des morbidités associées. Les contre-indications déterminées au début de l'ère de la greffe dans les années 80, ne sont plus nécessairement des contre-indications actuelles vu des résultats globalement tout à fait acceptables même pour des receveurs dont le pronostic était, à priori, réservé. En l'absence de limitations techniques à la greffe, on se doit malgré tout de déterminer un nouveau concept de contre-indications faisant d'avantage appel à la notion de bon sens humain et médical pour déterminer ce qui est, dans notre activité médicale actuelle, raisonnablement acceptable de faire dans le cadre de la greffé cardiaque. Cette décision doit également faire référence aux règles habituellement admises et reconnues comme consensus en sachant cependant qu'à toute règle existent des exceptions. Dans ce contexte, le nombre de patients en insuffisance cardiaque terminale qui pourraient bénéficier d'une greffe cardiaque ne va qu'augmenter dans le futur, mais le nombre de donneurs va probablement rester stable. L'on se doit ainsi de proposer à ces patients des alternatives à la greffe en fonction des connaissances technologiques actuelles. Cet avenir réside certainement en une combinaison d'approches associant la chirurgie réparative (des anévrismes, des cicatrices, de l'appareil valvulaire mitral, de la réduction ventriculaire sous différentes formes), la revascularisation (technique mixte associant pontage et dilatation, par laser en approche chirurgicale ou percutanée), la resynchronisation (par pacing multisite), la thérapie génique (modifiant le biologie d'un myocarde insuffisant ou la tolérance immunologique d'un greffon) et finalement la mise en place d'une assistance ventriculaire complètement implantable à visée définitive.