Les « rave parties », soirées basées sur la musique « techno », constituent un phénomène en augmentation en France. Des produits variés se retrouvent sous le terme de « rave drugs » en raison de leur attrait vis-à-vis des jeunes participants compte tenu de leur effets hallucinogènes ou stimulants. Les incertitudes sur les origines de ces substances, la présence d'éventuels produits de coupe et la multiplicité des associations rendent difficile l'évaluation des conséquences toxiques dans ce contexte particulier. Sur la base de cas documentés par l'analyse des échantillons, ce travail présente deux produits pharmaceutiques semblant faire l'objet d'abus lors des « rave parties » organisées dans le Sud-Ouest de la France. Au lendemain d'une soirée « techno », une jeune fille de 17 ans a présenté un état confusionnel associé à une somnolence et des hallucinations. Elle avouait avoir consommé la veille une poudre blanche, vendue en tant qu'« ecstasy », qui s'est avérée être, après analyse, de la kétamine pure. La kétamine est un agent anesthésique initialement utilisé en médecine vétérinaire et en pédiatrie. Cette substance est consommée essentiellement par voie intra-nasale en raison de ses effets hallucinogènes. Son usage en « rave partie » semble être marqué par une consommation « à l'insu de son plein gré »... Au cours d'une autre soirée, une quantité très importante de comprimés orange a été consommée par de nombreux participants. Les analyses ont révélé la présence de prolintane et d'acide ascorbique dans ces comprimés. Le prolintane, substance apparentée à l'amphétamine, est un stimulant du système nerveux central. Ce composé est librement disponible en Espagne (Katovit) en association avec diverses vitamines, sous la forme de comprimés présentant un enrobage de couleur orange à un prix particulièrement bas : 1,93? les 20 comprimés (200 mg de prolintane).