Hallucinations, idées délirantes, événements nocturnes chez 152 patients atteints de maladie de Parkinson. Enquête régionale.
Auteurs : Bailbé M1, Karolewicz S, Neau JP, Dumas P, Gil R, Association des neurologues du Poitou-CharentesLa maladie de Parkinson n'est pas réductible à ses manifestations motrices. Les troubles psychiques et comportementaux accompagnent souvent son évolution. Une enquête prospective a été réalisée du 1er au 30 juin 1999. L'ensemble des 36 neurologues du Poitou-Charentes, tant hospitaliers que libéraux, ont été sollicités pour participer à cette étude. Elle portait sur la survenue d'hallucinations, d'idées délirantes et d'événements nocturnes dans la maladie de Parkinson. Nous avons recueilli 152 dossiers auprès de 17 neurologues. La provenance des patients était pour 53 p. 100 d'origine hospitalière et 47 p. 100 d'origine libérale. Nous avons dénombré 23,1 p. 100 de patients souffrant d'hallucinations. Le risque de survenue d'hallucinations était significativement augmenté pour les patients provenant de la consultation hospitalière et dont la maladie était ancienne. Seulement 7,2 p. 100 des patients ont exprimé des idées délirantes, le plus souvent de persécution. Les événements nocturnes étaient présents chez 49,3 p. 100 des patients. Leur risque de survenue était significativement lié à l'augmentation du stade de Hoehn et Yahr et à la provenance de la consultation hospitalière. Les hallucinations, les idées délirantes, les événements nocturnes survenaient chez des patients ayant une maladie de Parkinson ancienne, évoluée avec une longue durée de prescription de L-dopa. L'ancienneté de la prescription de L-dopa était associée aux trois troubles cités plus haut. Les hallucinations des patients sous L-dopa étaient significativement liées à l'ancienneté du traitement par agonistes dopaminergiques ainsi qu'à la provenance de la consultation hospitalière. La survenue d'événements nocturnes des patients sous L-dopa était significativement liée à l'ancienneté de la maladie, à l'ancienneté du traitement par L-dopa et à la provenance de la consultation hospitalière. Les troubles psychiques et comportementaux de la maladie de Parkinson se montrent fréquents et associés entre eux. Il faut les connaître pour ne pas les aggraver par le traitement antiparkinsonien.