Victimes d'agression physique: évaluation prospective et longitudinale des blessures psychologiques.
Auteurs : Birmes P1, Carreras D, Ducassé JL, Charlet JP, Lecoules N, Olivier M, Schmitt L, Lauque DObjectifs : Évaluation et quantification des blessures psychologiques dans un groupe de sujets admis aux Urgences pour agression physique. Les relations entre l'intensité des symptômes dissociatifs au moment du traumatisme et l'apparition d'un état de stress post-traumatique (ESPT) étaient recherchées. Méthodes : Trente-cinq victimes étaient évaluées grâce au Questionnaire des Expériences Dissociatives Péritraumatiques (QEDP). Un état de stress post-traumatique était recherché 5 semaines plus tard grâce à l'échelle de l'état de stress post-traumatique administrée en clinique (CAPS) et l'échelle de l'impact d'un événement (IES). Résultats : Dix sujets présentaient un état de stress post-traumatique 5 semaines après l'agression. Ils avaient à l'admission un score de dissociation péritraumatique (3,0 ± 1,1) significativement plus élevée que celui des sujets sans état de stress post-traumatique à 5 semaines (2,3 ± 0,7) (p = 0,029). Un état oniroïde et un sentiment de déformation de l'image du corps étaient plus fréquemment décrits aux Urgences par les sujets qui évoluaient vers un état de stress post-traumatique (respectivement 40 % et 60 %) que par ceux sans ESPT (respectivement 16 % et 28 % ; p < 0,05). Conclusion: Des niveaux élevés de dissociation péritraumatique immédiatement après une agression physique représentent un facteur de risque pour la survenue ultérieure d'un état de stress post-traumatique.