Hyperglycémie: un facteur de mauvais pronostic à la phase aiguë de l'AVC.
Auteurs : Mazighi M1, Amarenco PL'hyperglycémie est une situation fréquente qui touche jusqu'à 50 % des patients hospitalisés pour un accident vasculaire cérébral (AVC). Plusieurs études cliniques ont montré que l'hyperglycémie était associée à une évolution défavorable en terme de mortalité et de récupération du handicap. D'après les études expérimentales, l'hyperglycémie majore les lésions neuronales survenant au cours de l'ischémie, et s'associe à une diminution du débit sanguin cérébral, ainsi qu'à une augmentation de l'oedème et de la taille de l'infarctus cérébral. Contrairement aux modèles animaux, le risque de transformation hémorragique de l'infarctus cérébral n'est pas augmenté chez les patients hyperglycémiques, exception faite des patients traités par rt-PA. A la phase aiguë d'un AVC, il est maintenant établi qu'une glycémie > 8 mmol/L est un facteur de mauvais pronostique indépendamment de l'âge, de la sévérité, et du sous-type d'AVC. De plus, le bénéfice à normaliser une glycémie ≥ 11 mmol/, est démontré, en terme de mortalité, chez les patients à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde. L'évaluation des effets du contrôle de la glycémie sur le handicap et la mortalité à la phase aiguë de l'AVC est en cours. En attendant ces résultats, il est recommandé de traiter les hyperglycémies faibles à modérées par une insulinothérapie par voie veineuse dont la maniabilité et la tolérance ont été établies.