Objectif :Il existe une pénurie importante de greffons en France et, chaque année, environ 30 % des donneurs recensés ne sont pas prélevés du fait d’une opposition de l’entourage ou du défunt. Cette étude a porté sur les donneurs non prélevés suite à une opposition, de façon à préciser les facteurs associés à l’opposition.Type d’étude :Étude rétrospective.Patients :Les donneurs recensés et signalés à l’Établissement français des greffes (EFG) entre 1996 et 1999 ont été inclus, excepté ceux présentant une contre-indication au prélèvement ou non prélevés pour des obstacles logistiques, soit 5 911 donneurs.Méthodes :Les données analysées ont été celles saisies en routine dans la base cristal de l’EFG. Les facteurs significativement associés à lˈopposition ont tout dˈabord été recherchés. Ils ont ensuite été inclus dans un modèle logistique avec une procédure pas à pas afin d’identifier ceux indépendamment et significativement associés à l’opposition.Résultats :En analyse univariée, les facteurs significativement associés à l’opposition étaient : un âge < 13 ans ou > 60 ans, un décès lié à un accident vasculaire cérébral (AVC), le suicide, le recensement dans un centre hospitalier universitaire, et dans une autre inter-région que le Centre-Est de la France. L’année de prélèvement et une faible activité de recensement de donneurs n’étaient pas associées à l’opposition. Les facteurs indépendamment et significativement associés à l’opposition étaient l’âge > 60 ans 〚odds-ratio (OR) =1,2)〛 ou l’âge < 13 ans (OR=1,5), le décès par AVC (OR=1,2), le décès suite à une méningite ou une tumeur cérébrale primitive (OR=1,4), le suicide (OR=0,5) et l’inter-région de prélèvement.Conclusions :Les facteurs identifiés devraient être utilisés lors de l’identification et de la prise en charge des donneurs potentiels mais aussi confrontés à des facteurs qualitatifs tels que le déroulement des entretiens.