Utilisation de la biologie moléculaire dans le diagnostic de la trypanosomose humaine africaine.
Auteurs : Jamonneau V1, Solano P, Cuny GLa Trypanosomose Humaine Africaine (THA) ou maladie du sommeil, reste un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne. Cette parasitose, transmise par les glossines, est causée en Afrique de l'Ouest et Centrale par Trypanosoma brucei gambiense. La maladie évolue classiquement en deux phases : la première, lymphatico-sanguine, et la seconde, méningo-encéphalitique. Le diagnostic de la maladie sur le terrain (à partir du sang), et le diagnostic de phase au laboratoire (à partir du liquide céphalo-rachidien, LCR) sont rendus très difficiles à cause de l'absence de signes cliniques spécifiques et de parasitémies fluctuantes. L'emploi de la PCR utilisant des amorces spécifiques de Trypanosoma brucei s.l dans l'optique d'obtenir une meilleure sensibilité et spécificité par rapport aux tests classiquement mis en oeuvre a été revue à partir d'études récentes publiées à ce sujet. Dans le cadre du dépistage actif, la PCR sur sang, utilisée en aval des tests sérologiques, pourra servir de décision pour établir si un suspect est infecté ou non. Pour un investissement matériel important au départ, mais unique, le coût en consommables reste inférieur aux techniques classiques (mAECt : minicolonne échangeuse d'anions), pour une sensibilité supérieure. Appliquée sur le LCR, la PCR qui offre un gain de sensibilité certain en comparaison aux critères classiques, apparaît d'un intérêt certain pour le suivi des traitements et le diagnostic précoce des cas de rechute. Des recherches restent à mener avant une application réelle, notamment sur la spécificité : tant que l'on ne pourra pas affirmer avec certitude qu'une PCR positive est le signe d'une infection active par un trypanosome pathogène pour l'homme, son utilisation restera limitée.