Facteurs prédictifs de la réponse à la buprénorphine en traitement substitutif des héroïnomanies. Résultats d'une étude multicentrique sur 73 patients.
Auteurs : Laqueille X1, Poirier MF, Jalfre V, Bourdel MC, Willard D, Olié JPObjectif La buprénorphine présente un profil pharmacologique d'agoniste morphinique partiel. Elle est proposée en alternative de la méthadone dans le traitement de substitution des toxicomanies opiacées avec une plus grande sécurité d'usage et des coûts moindres en terme de santé publique. L'objectif de cette étude est de déterminer les facteurs cliniques de réponse à ce composé. Méthode L'étude a été menée chez 73 patients traités pendant 3 mois à posologie adaptable, en moyenne de 8,5 mg/j (3 à 16 mg/j). La réponse au traitement était définie par un double critère : maintien dans l'étude à 3 mois et absence d'opiacés dans 75 % des prélèvements urinaires du dernier mois. Résultats Quarante huit sujets ont été répondeurs pour 25 non répondeurs, Les variables cliniques déterminantes pour cette réponse sont : une ancienneté de la dépendance opiacée inférieure à 10 ans, un score psychopathologique à l'ASI (Addiction Severity Index) élevé, l'absence de profil dépressif au MMPI (Minnesota Personnality Inventory), une faible désinhibition à l'échelle de recherche de sensation de Zukerman. A l'inverse, la posologie de buprénorphine dans les limites de l'autorisation de mise sur le marché n'intervient pas sur la réponse. Conclusion La buprénorphine, agoniste partiel avec un effet plafond, doit être réservée aux héroïnomanies de moins de 10 ans chez des sujets sans profil dépressif et présentant une faible désinhibition à l'échelle de recherche de sensation.