Vieillissement cognitif des psychotiques chroniques.
Auteurs : Jacus JP1, Martin C, Ailleret-Jean C, Courcet L, Delmotte-Tsocanakis G, Faraldi O, Hamon-Vilcot B, Heurteux V, Labram A, Lutzler P, Planques B, Rethore V, Trivalle C, Fremont PObjectif Le vieillissement cognitif des patients psychotiques est un phénomène encore mal connu, parfois abusivement assimilé à une détérioration démentielle ou pseudo-démentielle. Méthode Dans le but de mesurer l'impact d'une psychose chronique sur les performances cognitives de sujets âgés. 2 groupes de 15 sujets chacun, âgés de plus de 60 ans et vivant en maison de retraite ou long-séjour gériatrique ont été étudiés ; un de ces groupes est composé de résidants ayant des antécédents de psychose chronique dissodative ou non dissodative, l'autre, de résidants sans antécédent psychiatrique. Les évaluations cognitives ont été réalisées à l'aide du Mini Mental State (MMS) de Folstein, et de la Batterie d'efficience cognitive (BEC 96) de Signoret ; les scores des sujets psychiatriques et témoins ont été comparés à l'aide du test non paramétrique de Mann et Whitney. Résultats Il existe, d'une part un déficit statistiquement significatif de la mémoire et des fonctions exécutives chez les sujets psychiatriques par rapport aux sujets témoins (respectivement -2,15 où p < 0,02 et -3,4 où p < 0,01), d'autre part une plus grande dispersion des scores de la BEC 96 où les sujets psychiatriques sont déficitaires. Commentaires Ces résultats, bien que nécessitant quelques prudences dans l'interprétation, vont dans le même sens que les résultats obtenus avec de jeunes schizophrènes, et que ceux comparant les performances cognitives de schizophrènes âgés et de déments. Se pose donc la question d'un déficit cognitif relativement comparable entre psychotiques dissociés et non dissociés, quel que soit l'âge concemé, de même que celle d'une hétérogénéité dans le fonctionnement cognitif des psychotiques âgés, beaucoup plus qu'un simple déficit pseudo-démentiel.