Hypertension artérielle pulmonaire et infection à VIH.
Auteurs : Léautez S1, Boutoille D, Renard B, Esnault JL, Raffi FL'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) apparaît plus fréquente et plus sévère chez les patients VIH+ que dans la population générale. Nous rapportons les cas de 2 patients VIH+ ayant présenté une HTAP d'évolution rapidement défavorable, découverte devant une poussée d'insuffisance cardiaque droite. Les 2 patients étaient d'anciens toxicomanes sevrés, avec des antécédents d'hépatite B guérie. L'un était au stade SIDA, le second asymptomatique sur le plan VIH. Les 2 patients avaient une hépatite chronique C. L'évolution était rapidement défavorable, les 2 patients étant décédés 10 et 11 mois respectivement après le diagnostic d'HTAP. Il faut évoquer le diagnostic d'HTAP devant une dyspnée inexpliquée chez le patient VIH, quel que soit le stade de l'infection VIH. Inversement, le diagnostic d'HTAP d'apparence primitive doit conduire à la réalisation d'une sérologie VIH. Le mécanisme exact de l'HTAP au cours de l'infection VIH est inconnu, il s'agit vraisemblablement d'un mécanisme indirect. Le rôle aggravant d'une hépatite C associée est hypothétique. Le traitement de l'HTAP reste symptomatique, associant en fonction des cas diurétiques, restriction hydrosodée, inhibiteurs calciques, anticoagulants, sans réelle modification du pronostic. Un traitement antirétroviral optimal est recommandé chez ces patients. A l'avenir, des traitements de type époprosténol permettront peut-être d'améliorer le pronostic de ces patients.