Observatoire de la prise en charge de l'insuffisance cardiaque en ambulatoire. Enquête auprès des cardiologues.
Auteurs : Komajda M1, Bouhour JB, Amouyel P, Delahaye F, Vicaut E, Croce I, Rougemond E, Vuittenez F, Leutenegger EUne enquête réalisée auprès de 71 cardiologues libéraux en 1999 a évalué 600 malades ambulatoires atteints d'insuffisance cardiaque (64 % d'hommes ; âge moyen 73 ans, classe NYHA : I : 9 %, Il : 52 %, III : 33 %, IV : 6 %). Avant 70 ans, l'insuffisance cardiaque est prédominante chez l'homme (81 %). L'inverse est observé au-delà de 80 ans (53 % de femmes). Cinquante-deux pour cent des patients avaient déjà été hospitalisés pour insuffisance cardiaque : 26 % dans l'année précédant l'enquête (13,1 j d'hospitalisation en moyenne). A l'inclusion, l'ancienneté du diagnostic était 4,2 ± 4,6 ans et du suivi 3,04 ± 3,3 ans. Le diagnostic d'insuffisance cardiaque a été porté par un cardiologue (57 %), un généraliste (37 %) et une autre catégorie de praticiens (6 %). Huit pour cent des patients recevaient une monothérapie avant inclusion, 22 % une bithérapie et 70 % une polythérapie. Les classes thérapeutiques les plus fréquemment prescrites étaient : diurétiques 71 %, inhibiteurs de l'enzyme de conversion 54 % et digitaliques 35 %. La prescription des bêtabloquants ne concernait que 14 % de la population. Au-delà de 80 ans, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion ne sont prescrits qu'à 45 % des patients. Cette enquête confirme que l'insuffisance cardiaque traitée en ambulatoire concerne principalement les patients de classes II-III et est une maladie du sujet âgé à l'origine d'hospitalisations récurrentes. La prescription de diurétiques demeure majoritaire quelle que soit la classe NYHA. Les inhibiteurs de l'enzyme de conversion ne concernent que 2 tiers des malades et moins de SO % des patients de 80 ans ou plus. Les bêtabloquants demeurent marginaux. Le motif de sous-prescriptions des classes préconisées dans les recommandations internationales mériterait une enquête complémentaire.