Georges Gilles de la Tourette, initiateur de l'enregistrement de la marche dans les maladies du système nerveux.
Auteurs : André JM1, Paysant J, Martinet N, Beis JM, Beyaert CGeorges Gilles de la Tourette n'a pas seulement décrit en 1885 l'affection nerveuse définie comme une « incoordination motrice accompagnée d'écholalie et de coprolalie », à laquelle son nom reste attaché. Le 28 décembre de la même année, il soutient pour le Doctorat en Médecine une thèse consacrée à « la marche dans les maladies du système nerveux étudiée par la méthode des empreintes ». Avec Albert Londe, dans le service de Charcot, durant deux ans (1884-1885), il utilise une méthode qu'il définit comme « simple et applicable à la fois chez l'individu sain et chez le malade » et qui va jeter les bases scientifiques et modernes de l'exploration fonctionnelle de la marche. Cette méthode consiste à « enregistrer les modifications de la marche; à les fixer de façon permanente à l'aide d'appareils appropriés, de telle façon que, non seulement la comparaison puisse rigoureusement s'établir, mais encore qu'il ne soit plus permis aux observateurs, usant de la même méthode, de contester ou d'infirmer des résultats tout à fait indépendants de l'expérimentateur lui-même ». Georges Gilles de la Tourette définit les différents paramètres caractéristiques et fournit les valeurs de référence normales chez l'homme et chez la femme en soulignant l'asymétrie physiologique des pas. Il caractérise la marche spasmodique, de la paralysie agitante, de l'ataxie locomotrice. Il fait la part entre les troubles de la commande nerveuse et celle des arthropathies associées. Il classe, par ailleurs, les différents types d'anomalies de la marche survenant au cours de l'hémiplégie avec un remarquable talent séméiologique. Le développement actuel des études cinétiques, cinématiques et biomécaniques de la marche confère aux propos de Gilles de la Tourette un regain d'actualité et révèle une perspicacité d'une grande acuité.