Nous rapportons les résultats à long terme de la première prothèse totale trapézométacarpienne dans une série personelle de 13 cas avec un recul de 12 à 17 ans. Cette prothèse de type «rotule» avec un couple de frottement métal-polyéthylène est cimentée. Plusieurs modifications ont été apportées dans le temps comme l'augmentation de l'arc de mobilité, une meilleure adaptation à la forme du canal médullaire, l'adjonction d'une pièce intermédiaire qui, avec une pince gabarit spéciale permet un rétablissement de la longueur du premier rayon. L'état de l'articulation métacarpophalangienne est très important : il existe chez les deux tiers des individus normaux une possibilité d'hyperextension métacarpophalangienne d'environ 20°. Quand un descellement métacarpien se produit, le premier rayon devient plus court et une hyperextension métacarpophalangienne peut se révéler. Celle-ci induit une déviation en adduction du premier métacarpien, elle-même à l'origine de forces de cisaillement qui produisent un descellement de la cupule (descellement séquentiel). Le maintien ou le rétablissement de la longueur du premier rayon est le principe majeur de la reconstruction prothétique trapézométacarpienne. Par ailleurs, une arthrodèse métacarpophalangienne est une contre-indication à la prothèse trapézométacarpienne. Cette prothèse ne doit être indiquée que comme dernière ressource en cas de douleur sévère. Elle est contre-indiquée en cas d'utilisation intensive sur une main dominante. Le trapèze doit être assez profond pour admettre la cupule. L'auteur recommande un voie postérieure respectant les ligaments antérieurs,facilitant la préparation des extémitées et le bon centrage de la cupule.