L'étude de la zone de convergence en échocardiographie est une méthode validée de quantification des insuffisances mitrales sur valve native ; cependant il n'y a que peu de données quant à ses applications concernant les insuffisances mitrales paraprothétiques. Le but de cette étude a été d'évaluer cette méthode dans la quantification des insuffisances mitrales prothétiques en échocardiographie transthoracique. Ce travail a inclus 30 patients consécutifs (Z1 prothèses mécaniques et 9 bioprothèses) atteints d'insuffisance mitrale paraprothétique quantifiée en échocardiographie transoesophagienne (ETO) : 4 minimes, 13 modérées et 13 sévères. Le volume régurgitant (VR) et la surface de l'orifice régurgitant (SOR) ont été calculés par les formules suivantes : VR = 2π.r².Va.t.α/180 et SOR = VR/ITV (r: rayon mésosystolique de la zone de convergence; Va: vitesse d'aliasing; t: temps de régurgitation; α/180: correction angulaire due à la contrainte pariétale; ITV: intégrale temps-vitesse du flux d'insuffisance mitrale paraprothétique. La faisabilité du calcul de VR et de SOR a été respectivement de 93 et 63 %. Il existe une corrélation statistiquement significative entre VR et ETO (r = 0,85; p < 0,001), entre SOR et ETO (r = 0,67; p < 0,05), ainsi qu'entre VR et SOR (r = 0,95; p < 0,001). Lorsque les insuffisances mitrales paraprothétiques sévères sont définies par un VR supérieur à 60 mL et une SOR supérieure à 40 mm², la concordance entre VR, SOR et la quantification en échocardiographie transoesophagienne est respectivement de 75 et 74 %. L'étude de la zone de convergence permet une quantification précise des insuffisances mitrales paraprothétiques en échocardiographie transthoracique.