Organisation et méthodes de travail des comités d'analyse des décès: revue d'expériences.
Auteurs : Moty C1, Michel POBJECTIF : Parmi les décès qui surviennent à l'hôpital, certains sont inattendus et inexpliqués par l'évolution naturelle de la maladie. La recherche des causes de décès est un des moyens reconnus par les professionnels pour l'amélioration continue de la qualité de la prise en charge du patient. Or ce moyen est peu utilisé actuellement. Notre objectif est de présenter des expériences institutionnelles d'analyse des décès, les méthodes utilisées et une liste d'événements indésirables et de dysfonctionnements associés aux décès inattendus. MÉTHODES : Revue de la littérature à partir des bases Medline et Pascal Biomed complétée par la consultation de responsables hospitaliers d'unités d'évaluation. Cette revue a été limitée aux expériences institutionnelles. RÉSULTATS : La majorité des comités d'analyse des décès est constituée uniquement de professionnels qui analysent les décès survenus dans leur service (comités internes). Quelques établissements ont de plus mis en place un comité externe qui a un rôle de soutien méthodologique. La recherche des causes de décès repose le plus souvent sur des critères implicites. DISCUSSION : L'analyse des décès par les comités internes est une démarche utile car elle a un rôle pédagogique et elle permet la mise en place d'actions d'amélioration. Mais elle repose sur des critères d'imputabilité implicites, ce qui limite sa fiabilité. Ce manque de fiabilité a 2 conséquences : l'impossibilité d'évaluer l'impact de ces comités et de rechercher des causes et des facteurs associés à la mortalité évitable. Labsence de ces données épidémiologiques empêche la définition d'un système sentinelle : l'analyse systématique de tous les décès reste donc recommandée dans les établissements. Les autres limites à la mise en place de ces comités sont la difficulté à obtenir des autopsies et la crainte des cliniciens sur la confidentialité des résultats de leur analyse. La réalisation d'un guide méthodologique national est souhaitable.