Greffe sinusienne d'origine iliaque à visée pré-implantaire. Etude rétrospective des complications rencontrées à partir de 100 cas.
Auteurs : Goga D1, Romieux G, Bonin B, Picard A, Saffarzadeh ACe travail présente les complications rencontrées à la suite de 100 greffes sinusiennes d'origine iliaque à visée pré-implantaire. Matériel et méthodes : L'étude concernait 60 patients opérés entre 1996 et 1998. Le bilan pré-opératoire a comporté une évaluation radiologique du capital osseux, la préparation de la cavité buccale et l'évaluation de l'état rhino-sinusien. La technique chirurgicale était une variante de celles décrites par Boynes et Tatum, Le prélèvement iliaque était de 16 cm2 en moyenne. Le greffon supérieur a été fixé soit par un assemblage en tenon et mortaise, soit par une longue vis au travers de la crête gingivale, soit par une microvis sur la paroi externe du sinus maxillaire. Le recul minimum était de deux ans. L'âge moyen était de 54 ans (de 20 ans à 80 ans). Les résultats : Les complications au niveau du site donneur étaient rares (deux hématomes). Au niveau du site receveur, 30 perforations muqueuses ont été relevées, sans conséquences sur la vitalité du greffon. Deux hématomes spontanément résolutifs et 20 cas de dysesthésies transitoires dans le territoire du V2 ont marqué les suites post-opératoires immédiates. A moyen terme (entre 15 jours et 6 mois post-opératoires), il a été constaté : - 4 infections du greffon aboutissant dans trois cas à sa dépose ; - 6 résorptions partielles ayant nécessité un nouvel apport d'os pariétal dans trois cas. Discussion : L'os iliaque a permis d'obtenir facilement du tissu spongieux en abondance. A terme le résultat était satisfaisant mais les suites étaient plus longues et plus douloureuses qu'avec un prélèvement d'os pariétal. Lors de la mise en place du greffon, les perforations muqueuses étaient fréquentes, mais réparées elles n'ont pas augmenté la morbidité ultérieure. L'infection était la complication la plus grave. L'incidence (3 % d'infection) était légèrement supérieure aux données de la littérature. Les explications possibles pouvaient être l'importance de la hauteur moyenne des greffons (18 à 20 mm) et la gravité des atrophies traitées.