Utilisation des héparines dans l'angor instable et l'infarctus sans onde Q.
Auteurs : Choussat R1, Attali P, Groupe thrombose de la Sociéte française de cardiologieLes limites du traitement conventionnel par héparine non fractionnée dans l'angor instable et l'infarctus sans onde Q avec un taux de complications sérieuses (infarctus et/ou décès) de 7 à 9 % à 30 jours ont motivé la recherche sur l'utilisation des héparines de bas poids moléculaire. En 1995, Gurfinkel et coll. ont rapporté la supériorité de l'association aspirine-héparine de bas poids moléculaire (nadroparine) par rapport à un traitement plus classique par aspirine seule ou par l'association aspirine-héparine non fractionnée dans l'angor instable et l'infarctus sans onde Q. En 1996, l'étude FRISC a confirmé l'intérêt des héparines de bas poids moléculaire (daltéparine), Cependant, ce travail a comparé l'efficacité d'une héparine de bas poids moléculaire à un placebo. En 1997, l'étude FRIC a démontré que le traitement par la daltéparine était équivalent au traitement par héparine non fractionnée. Cependant, les études ESSENCE et TIMI 11B ont relevé avec succès le défi des héparines de bas poids moléculaire (énoxaparine) contre l'héparine non fractionnée dans l'angor instable et l'infarctus sans onde Q. Comparée à l'héparine non fractionnée, l'énoxaparine a permis une diminution significative de 20 % du critère composite (décès - infarctus non mortel) décelable dès le 2e jour de traitement et persistant à J43, sans augmentation des complications hémorragiques graves. Plus récemment, l'étude FRISC II a précisé l'intérêt et la durée d'un traitement par héparine de bas poids moléculaire, la daltéparine, en fonction du caractère « invasif » ou « non invasif » de la stratégie de revascularisation retenue. L'administration sous-cutanée, l'absence de contrôle biologique, la bonne prédictibilité de l'effet anticoagulant et la meilleure tolérance des héparines de bas poids moléculaire sont de puissants arguments en faveur de leur utilisation dans l'angor instable et l'infarctus sans onde Q. Ainsi, les héparines de bas poids moléculaire se font une place dans la maladie coronaire instable où l'arsenal thérapeutique est en pleine évolution.