L'entraînement à l'effort est une thérapeutique proposée chez l'Insuffisant cardiaque. Il existe une grande dispersion dans les intensités d'entraînement proposées. Les objectifs de cette étude sont de vérifier la dispersion individuelle des intensités d'entraînement utilisées et, proposer une intensité individualisée. Trente patients insuffisants cardiaques stables (classe NYHA II-III. âge : 53 ± 2,1 ans ; fraction d'éjection : 31 ± 1,4 %) ont réalisé une épreuve d'effort cardiorespiratoire avant et après 4 semaines d'entraînement individualisé au seuil ventilatoire. Avant et après entraînement, les méthodes standard de calcul des intensités ayant une concordance avec le seuil ventilatoire présentent néanmoins des différences individuelles supérieures à ± 2 déviations standard, traduisant des stimulations métaboliques différentes. Après entraînement individualisé, les patients ont une augmentation de la consommation d'oxygène au pic d'effort (1 679 ± 100 vs 1 487 ± 89 mL.min^-1; p = 0,0001) et au seuil ventilatoire (1 365 ± 85 vs 1 133 ± 65 mL.min^-1 ; p = 0,0001), une augmentation du rapport seuil ventilatoire/pic d'effort (81,2 ± 1,3 vs 76.7 ± 1,4 % ; p = 0,0008), une diminution de la fréquence cardiaque et de la ventilation pour des niveaux métaboliques sous-maximaux (p = 0,0001). En conclusion, l'utilisation d'une intensité au niveau du seuil ventilatoire donne des résultats similaires, sur la progression de la capacité aérobie, à d'autres méthodes de calcul indirect à partir de la fréquence cardiaque maximale ou de la consommation maximale d'oxygène. Son intérêt porte sur l'adéquation entre l'aptitude aérobie du patient et l'intensité de l'entraînement. Les résultats d'un entraînement à cette intensité remplissent les objectifs physiopathologiques de la réadaptation.