Propos. –La mise à disposition des inhibiteurs de neuraminidase agissant sur les virusInfluenzae A et B peut être à l'origine d'une réévaluation de la prise en charge de la grippe, pour laquelle la vaccination est aujourd'hui le moyen thérapeutique de référence en dehors de toute pandémie suite à une cassure génique. L'auteur propose de répondre aux questions suivantes : y a-t-il une place potentielle pour les antiviraux et pourquoi ? Sont-ils efficaces, selon quels critères, chez qui et dans quelles indications ? Sont-ils bien tolérés ? Sont-ils inducteurs de résistance virale ? Les inhibiteurs de la protéine M2 (amantadine et rimantadine) sont comparés aux inhibiteurs de la neuraminidase (zanamivir et oseltamivir).Actualité et points forts. –Prescrits dans les 48 premières heures, les inhibiteurs de la neuraminidase ont une efficacité clinique curative sur les formes non compliquées du sujet sain en réduisant la durée des symptômes de un à trois jours ainsi que leur intensité et, potentiellement, sur la survenue des complications objectivées par la diminution de la consommation d’antibiotiques. Ils semblent peu inducteurs de résistance et sont actifs sur le virusInfluenzae B, à l’inverse des inhibiteurs de la protéines M2. Ils semblent bien tolérés. Ils sont également efficaces en prophylaxie.Perspective et projets. –La place stratégique de ces traitements est abordée sous couvert de leur utilisation tant en traitement curatif que préventif (pour l’instant non autorisée en France). Elle nécessitera la connaissance de l'épidémie par les médecins et la population, la mise en œuvre rapide du traitement par des médecins réactifs et connaissant les indications. Des études d’efficacité chez les sujets à risque, au cours de grippes graves, de type coût–efficacité sont encore nécessaires. Leur utilisation devra être évaluée, notamment en tenant compte du risque d'émergence de virus résistants et l’impact sur la vaccination.