Un virus appelé HTLV-1. Aspects épidémiologiques.
Auteurs : Gessain A1, Mahieux R■ Répartition géographique et transmission: L'HTLV-1 n'est pas un virus ubiquitaire. On estime qu'il infecte 15 à 25 millions de sujets, avec des zones d'endémie élevée: Sud du Japon, Afrique intertropicale, région Caraibe et ses alentours en Amérique Centrale et du Sud, et certaines régions du Moyen-Orient et de Mélanésie. Dans ces zones, de 0,5 à 50 % des sujets selon le sexe et l'âge possèdent des anticorps spécifiquement dirigés contre les antigènes viraux de l'HTLV-1 Le virus se transmet de la mère à l'enfant par l'allaitement prolongé, par contact sexuel surtout dans le sens homme-femme, et par voie sanguine, par transmission de cellules lymphoïdes infectées. ■ Données d'épidémiologie moléculaire: Les études dans ce domaine ont démontré l'existence de plusieurs sous-types moléculaires d'HTLV-1 ou génotypes, liés à l'origine géographique des populations infectées et non à la pathologie associée (leucémie vs neuromyélopathie). La très grande stabilité du génome de l'HTLV-1 est très probablement liée à l'expansion clonale des cellules infectées conjuguée à une faible utilisation de la reverse transcriptase inverse. Ceci est utilisé comme un outil moléculaire pour mieux comprendre l'origine, l'évolution et les voies de dissémination de ce rétrovirus. Ainsi la distribution actuelle de l'HTLV-1 et de ses homologues simiens, les STLV-1 est la résultante d'au moins 4 événements: transmission, de STLV-1 entre différentes espèces de singes; transmission de STLV-1 aux hommes; persistance d'HTLV-1 dans des populations humaines isolées; distribution globale et plus récente d'HTLV-1 (principalement du sous-type Cosmopolite) liée à des migrations de populations infectées par ce virus.