Utilisation pratique du topiramate (2e partie). Analyse rétrospective multicentrique de sa sécurité d'emploi.
Auteurs : Genton P1, Biraben ALes études contrôlées des nouveaux médicaments antiépileptiques sont menées dans un cadre réglementaire rigide et ne permettent pas toujours de bien prédire leur tolérabilité en pratique clinique. L'analyse descriptive des effets indésirables (El) liés à l'utilisation du topiramate (TPM) en pratique clinique a été menée sur 361 dossiers d'épilepsies partielles recueillis par des neurologues qui ont demandé à utiliser le TPM en addition avant commercialisation. Cette utilisation s'est faite sans contrainte concernant les traitements associés, la rapidité d'instauration du TPM, et la dose quotidienne finale. Par rapport aux études contrôlées, le TPM a été instauré plus lentement (43 mg/semaine en moyenne, contre 100 à 200) et a été donné à une dose inférieure (296 mg/j en moyenne, contre 200 à 1 000). L'incidence des El a été inférieure, et le profil global des El se révèle particulier, avec prédominance d'El liés au système nerveux central, souvent associés chez le même patient (somnolence: 16,1 p. 100, asthénie; 11,9 p. 100, ralentissement: 9,1 p. 100; troubles de l'élocution: 2,2 p. 100), et perte de poids (14,7 p. 100 des patients, en moyenne 4,5 kg ou 6,6 p. 100 du poids corporel). Les effets secondaires graves ont été rares (psychose aiguë, 1; allergie cutanée, 2; lithiase rénale, 2). Les arrêts de traitement étaient motivés par des El (13,6 p. 100), une inefficacité (8,3 p. 100), par une aggravation avec augmentation du nombre des crises (6,1 p. 100), ou par une combinaison de ces motifs (5 p. 100). Il est utile de préconiser une titration lente, afin de faire profiter le plus grand nombre de patients de l'efficacité du TPM en addition dans les épilepsies partielles rebelles.